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НОВЫЕ ПОСТУПЛЕНИЯ 2021 - 2022
Le rêve grec de monsieur de Choiseul : les voyages d'un Européen des Lumières de Frédéric Barbier
Savant cherche refuge : comment les grands noms de la science ont survécu à la Seconde guerre mondiale
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L'asile et l'exil : une histoire de la distinction réfugiés-migrants de Karen AkokaLa distinction entre réfugiés politiques et migrants économiques s’est aujourd’hui imposée comme une évidence, tout comme la hiérarchie qui légitime l’accueil des réfugiés au détriment des migrants. Ce livre montre que ces définitions en disent plus long sur les États qui les appliquent que sur les individus qu’elles sont censées désigner. Car il n’existe pas de réfugié en soi que les institutions pourraient identifier pour peu qu’elles soient indépendantes ou en aient les moyens. La catégorie de réfugié se reconfigure en réalité sans cesse, au fil du temps, au gré des changements de rapports de force et de priorités politiques. Plutôt que d’analyser les parcours des exilés pour déterminer s’il s’agit de réfugiés ou de migrants, cet ouvrage dissèque l’institution qui les nomme : l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra), depuis sa création en 1952. Il établit que la chute du taux de reconnaissance du statut de réfugié est moins liée à la transformation des profils des requérants, à l’obsolescence de la Convention de Genève ou à une perte d’indépendance de l’Ofpra qu’à un changement de subordination. Alors que, pendant la guerre froide, l’assujettissement du droit d’asile aux politiques diplomatiques et le besoin de main-d’oeuvre favorisaient un taux élevé d’accords, son instrumentalisation par les politiques migratoires, dans le contexte de la construction de l’immigration comme problème, entraîne un taux élevé de rejets. En s’intéressant aux acteurs du droit d’asile, à leurs profils et à leurs pratiques les plus quotidiennes, cette sociohistoire, par le bas, des politiques d’asile en France apporte une contribution nouvelle à l’analyse du pouvoir d’État en actes à l’égard des étrangers. |
Une ville neuve en URSS : Togliatti de Fabien Bellat
Sur les rives de la Volga, au cœur de la Russie, Togliatti apparaît comme une des plus ambitieuses créations de ville ex novo de la seconde moitié du xxe siècle. Construction d’un colossal barrage hydroélectrique par les prisonniers du Goulag, puis de l’usine automobile Avtovaz (constructeur de la marque Lada) en coopération avec les ingénieurs Fiat, réalisation accélérée d’un nouveau centre urbain entièrement préfabriqué : cité surgie de terre dans l’improvisation permanente, Togliatti tient du laboratoire des méthodes soviétiques — faisant d’un territoire vierge un vaste site de production industrielle et d’installation urbaine. Signé en 1967 par Boris Roubanenko, le plan directeur fut également la réponse de l’urss au projet de Le Corbusier pour Saint-Dié, ainsi qu’à l’œuvre d’Oscar Niemeyer à Brasilia. Impact du pouvoir sur la fabrique urbaine, systèmes de construction russes, biographies d’architectes et d’ingénieurs dont le destin est marqué par la consécration ou au contraire la disgrâce au gré des changements de dirigeants : l’exploration des archives a permis de reconstituer la manière dont le régime soviétique, sous Staline, Khrouchtchev et Brejnev, entendait créer un monde nouveau. Entre réminiscences de l’esprit novateur constructiviste, triomphalisme stalinien classicisant, et architecture de masse de l’ère brejnévienne, Togliatti apporte un vif éclairage sur des pans aussi méconnus que significatifs de l’histoire architecturale du xxe siècle. |
Le prolétariat ne se promène pas nu : Moscou en projets d'Elisabeth Essaian
Dans quelle mesure la production architecturale et urbaine de la Russie soviétique rompt-elle avec les formes, les idées et les pratiques de la Russie tsariste ' Comment les bouleversements politiques, sociaux, économiques et juridiques se sont-ils traduits dans la définition des nouveaux modes de vie et d'occupation du territoire ' Jusqu'où les orientations stylistiques du réalisme socialiste se sont-elles substituées aux positions des avant-gardes des années vingt ' Quel rôle les urbanistes, les architectes et les autorités sont-ils joués dans cette vision renouvelée de la ville avec les divers arbitrages qui en ont résulté ' Le présent ouvrage, qui a pour objet central l'étude du Plan général de reconstruction de Moscou de 1935, propose de nuancer l'histoire urbaine soviétique écrite à travers l'unique prisme de la verticalité du pouvoir. Il met en évidence les nombreuses permanences, matérielles, idéelles et humaines, ainsi que les approches pragmatiques du projet de la part des décideurs, en premier lieu Staline et Kaganovitch. Servie par une riche iconographie, cette analyse, au-delà du cas moscovite, met en lumière comment les architectes et les urbanistes se positionnent, créent et innovent, dans et malgré un contexte de contrôle absolu |
Les mondes de l'esclavage : une histoire comparée de Paulin Ismard, Benedetta Rossi etc
Ouvrage publié avec le concours du Centre National du Livre, avec le soutien de l'Institut Universitaire de France, de l'université Paris 1 Panthéon Sorbonne et de la fondation pour la mémoire de l'esclavage
Cet ouvrage d'une ambition exceptionnelle présente sous une forme accessible à un large public une histoire inédite de l'esclavage depuis la Préhistoire jusqu'au présent. Il paraît vingt ans après le vote de la loi Taubira, alors que la prise de conscience du passé esclavagiste est chaque jour plus aiguisée au sein de la société française. L'histoire de l'esclavage, trop longtemps tenue pour une forme de passé subalterne, est ici replacée au coeur de l¹histoire mondiale. Le livre renouvelle une approche comparée dans l'étude du phénomène esclavagiste, qui conduit le lecteur de l¹Inde ancienne aux Antilles du xviiie siècle, de la Chine des Han jusqu'au Brésil colonial, de l'Egypte médiévale à l'Ouganda contemporain. Loin de banaliser la singularité monstrueuse de l'esclavage colonial issu de la traite transatlantique, la comparaison contribue à l'éclairer. Ce livre fait donc le pari de la connaissance et de la réflexion, convaincu que le savoir historique offre des ressources critiques qui ont le pouvoir d¹émanciper. Le parti pris du monde et la perspective comparatiste qui sont la sienne souhaitent enrichir les scènes et les figures depuis lesquelles relire notre histoire, mais aussi, espérons-le, tracer des chemins vers d¹autres futurs possibles
Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture de Daniel Arasse
Saint Luc peignant la Vierge (Martin Van Heemskerck, vers 1532). Daniel Arasse ouvre, avec cette úuvre emblématique, l'un de ses textes fondamentaux. Par cette mise en abyme, il nous propose un programme qui va bien au-delà d¹une simple « histoire du détail ». C'est à une relecture en profondeur de l'histoire de la peinture occidentale, à l'aune du détail, qu'il se livre ici avec brio. Qu'il soit inopinément ou peu à peu découvert, identifié, scruté, isolé, voire découpé de son ensemble, le détail offre en effet une toute autre manière de voir et d¹appréhender la peinture. Grâce à cette histoire rapprochée des pratiques du pinceau et du regard, un champ nouveau se dessine. Dès lors, ce sont les traditionnelles catégories de l¹histoire de l'art, établies « de loin », qui sont remises en question. Sans que jamais l'érudition ne prenne le pas sur le plaisir et les fêtes de l'oeuil
Les sites de la mémoire russe t. 1. de Georges Nivat
Voici une histoire de la civilisation russe non événementielle et non historiographique, qui n'est pas non plus un recueil d'essais sur des sujets sociologiques ou anthropologiques. Elle s'inscrit dans la suite des Lieux de mémoire en France conçus par Pierre Nora il y a vingt ans et qui ont passablement renouvelé l'approche des objets historiques, en particulier en examinant le fonctionnement des lieux et institutions commémoratifs et fondateurs des mémoires nationale, sociale, professionnelle. En Russie, où la réforme des recherches historiennes ne fait que commencer, l'historiographie russe reste encore dominée par les grandes problématiques de l'opposition Occident/Russie, ou encore slavophiles/occidentalistes, c'est-à-dire toujours idéologisée. L'ouvrage est conçu comme une reconstruction du fonctionnement de la mémoire russe par liens entre tous les éléments qui la constituent ' cet usus de la vie russe que Roman Jakobson a défini comme la chose commune aux Russes, plus commune que le territoire, mouvant et immense, ou que les institutions, sujettes à effondrements. Le premier de ses trois tomes tente de répertorier la « géographie » de la mémoire russe : d'abord le paysage, mémorisé par tout Russe, canonisé par la peinture de la seconde moitié du XIXe siècle, les différents types de villes, bourgs, villages et hameaux qui hiérarchisent l'espace russe d'une façon beaucoup plus différenciée qu'en Occident, les musées et grands monastères, les jardins, les nécropoles, et leur rôle social encore bien vivant, les lieux d'enseignement séculier et religieux, le théâtre également, qui fut aux XIXe et XXe siècles une institution presque égale à la religion, et enfin les lieux «emportés» avec soi par l'émigration, en elle-même lieu de mémoire et moteur actuel du renouvellement de la mémoire russe depuis son « rapatriement ». Sans équivalent à ce jour, cet ouvrage devrait enrichir considérablement l'appréhension d'une grande civilisation qui n'en finit pas d'intriguer ses voisins immédiats ou lointains, ses amis comme ses ennemis, faute d'une connaissance approchée.
Entre Hitler et Staline : Russes blancs et Soviétiques en Europe durant la Seconde Guerre mondiale
de Nikolaj Ross